Les fondements des innovations

J'ai médité sur les innovations apparues dans notre religion , du point de vue de la science et des oeuvres , et j'ai constaté qu'elles émanaient de deux voies antérieurs à cette religion et auxquelles les gens se sont habitués .

Le fondement des innovations dans la science et la croyance est la philosophie , car certains savants de notre religion n'ont pas été convaincus par ce qui a convaincu le Messager d'Allah sallallahu 'alayhi wa sallam dans le fait de s'en tenir au Coran et la Sunna . Ils se sont plongés dans l'étude des doctrines philosophiques et se sont enfoncés en des propos qui les ont conduits vers des doctrines viles et par lesquelles ils ont corrompu les croyances .

Quant au fondement des innovations dans les oeuvres , c'est le monarchisme , car des ascètes ont emprunté aux moines la voie de la privation sans considérer la vie du Prophète sallallahu 'alayhi wa sallam et de ses compagnons . Ils ont entendu parler du caractère blâmable de ce bas monde sans en comprendre le sens , et ils se sont écartés de la science de notre Législation avec une mauvaise compréhension de l'objectif visé , et ainsi ils ont amené des innovations ignobles . Le premier à l'avoir fait est Iblîs qui leur ordonna de s'écarter de la science . Ainsi , ils ont enterré leurs livres et se sont cloitrés en des lieux d'adoration comme ils le prétendent . Il leur fit voir des choses étranges qui firent se tourner vers eux les gens communs , en faisant de leurs passions leur divinité . S'ils avaient su que depuis qu'ils ont enterré leurs livres et se sont séparés de la science , leur lampe s'est éteinte , ils ne l'auraient pas fait , mais la ruse d'Iblîs fut subtile le jour ou il les fit enterrer leur science sous terre ! C'est par la science que l'on reconnait la corruption des deux voies , et que l'on se guide vers ce qui est plus juste . Nous demandons à Allah qu'Il ne nous en prive pas , car elle est la lumière dans les ténèbres , la compagnie dans la sollitude , et le soutien dans l'épreuve .

(Ibn Al Jawzî rahimahu Allah extrait Les pensées précieuse p.221)